Comment mesurer le risque d’avalanche ?

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Pour garantir une expérience de ski sécurisée cet hiver, il est judicieux de revisiter les méthodes d’évaluation et de minimisation du risque d’avalanche. Dans cet article, découvrez un bref aperçu de certaines des techniques pour prévenir le risque avalanche et skier en toute sécurité avec votre famille ou vos amis !

Les critères de mesure du risque avalanche

 

Bulletin d’Analyse du Risque d’Avalanche (BERA)

Le BERA sert de base pour l’évaluation des risques d’avalanche. Les archives de ces bulletins pour la France sont disponibles sur le site de Météo France, et des bulletins similaires existent aussi pour la Suisse et certaines régions italiennes, telles que Vallée d’Aoste, Piémont et Ligurie. Chaque bulletin est spécifique à un massif montagneux.

 

Cette évaluation du risque avalanche quantifie le danger d’avalanche sur une échelle allant de 1 à 4, en sachant que le niveau 5 concerne principalement les menaces pour les infrastructures et les bâtiments, et donc n’est pas pertinent pour les skieurs. Le niveau 0 signifie une absence de neige. Cette échelle est standardisée pour l’Europe et la Suisse.

 

Le BERA offre des renseignements sur les avalanches spontanées et celles déclenchées par les skieurs. Il identifie également les pentes les plus dangereuses et fournit une analyse générale de la situation. De plus, il intègre des informations météorologiques et nivologiques récentes et prévisionnelles, offrant une perspective sur l’évolution du risque pour les deux jours à venir.

 

L’inclinaison de la pente

L’évaluation de l’inclinaison des pentes est essentielle pour le skieur hors-piste. Bien que certaines sources suggèrent qu’il y a « peu de risques » sur des pentes de moins de 30°, il est impératif d’exercer la prudence :

  • il ne faut pas présupposer que les pentes de moins de 30° sont totalement sans danger ;
  • il est crucial de tenir compte des pentes en amont, notamment en raison des avalanches déclenchées à distance, de la présence d’autres skieurs, ou d’éventuelles avalanches naturelles.

 

On peut déterminer l’angle d’inclinaison de la pente grâce à des outils comme le géoportail de l’IGN ou l’application Iphigénie, où il est également possible d’intégrer le tracé GPS de la route prévue. Directement sur place, l’inclinaison peut être mesurée à l’aide d’un bâton (un triangle équilatéral représente une inclinaison de 30°) ou d’un inclinomètre, une fonctionnalité disponible sur certains téléphones.

 

L’orientation de la pente

L’orientation de la pente joue un rôle crucial dans la sécurité en montagne et l’évaluation du risque avalanche. En effet, 60 % des incidents liés aux avalanches surviennent sur les versants nord. Dans ces zones, le manteau neigeux tend à avoir des couches plus fragiles formées de grains anguleux, résultat de variations significatives de température au sein du manteau.

 

Néanmoins, cette donnée ne peut être généralisée à tous les scénarios. Il est essentiel de considérer l’orientation des pentes en amont et de consulter le BRA pour identifier les orientations les plus risquées. La direction de la pente est souvent influencée par la direction du vent, notamment après des chutes de neige, ce qui peut accumuler davantage de neige sur les versants protégés. Les informations du bulletin d’avalanche ne couvrent pas toujours toutes les pentes et peuvent changer au cours de la journée.

 

L’état des pentes

L’état des pentes empruntées est essentiel à considérer. Il est possible de distinguer entre les pentes où la neige s’est accumulée naturellement et celles qui ont été retracées après chaque chute. Certaines pentes pourraient également avoir été affectées par des coulées récentes ou avoir été « nettoyées », comme à l’entrée d’un couloir.

 

Toutefois, évaluer cette condition peut s’avérer compliqué. De simples traces sur la neige ne garantissent pas la stabilité de la pente. Une connaissance approfondie de l’historique d’un itinéraire est nécessaire pour établir une évaluation fiable. Ce critère est particulièrement pertinent pour les routes qui sont fréquemment skiées après chaque chute de neige durant toute la saison, comme c’est le cas pour la Vallée Blanche à Chamonix.

 

5 niveaux de risques d’avalanche

 

Le niveau de risque avalanche est estimé selon 5 catégories :

  1. Risque faible : globalement, la stabilité de la neige est bonne, offrant des conditions optimales pour les activités montagnardes. L’instabilité est minime et se retrouve généralement dans des zones spécifiques présentant une inclinaison importante. Les avalanches sont rarement déclenchées, sauf sous des charges excessives.
  2. Risque limité : la stabilité est généralement satisfaisante, avec des zones d’instabilité localisées mentionnées par leur orientation et altitude. Les avalanches sont peu probables sauf sous de fortes charges, telles qu’un groupe de skieurs.
  3. Risque marqué : l’instabilité devient plus prononcée, affectant de nombreuses zones. Des avalanches peuvent être déclenchées par de légères surcharges, comme le passage d’un seul skieur. Les avalanches spontanées, si elles se produisent, sont généralement de taille moyenne.
  4. Risque fort : la majorité des pentes présente une instabilité. De nombreux secteurs sont susceptibles de déclencher une avalanche avec une légère surcharge. Le niveau 4 englobe des situations variées, certaines présentant un risque élevé d’avalanches spontanées, tandis que d’autres non.
  5. Risque très fort : l’instabilité est extrême et omniprésente. De multiples avalanches, parfois massives, sont susceptibles de se déclencher, touchant même des zones moins inclinées. Dans certaines situations exceptionnelles, des avalanches peuvent causer de graves dommages aux personnes et aux infrastructures. Cette catégorie couvre des situations particulièrement dangereuses, avec un potentiel de dégâts considérable sur les biens et les personnes.
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